En cette période d’élections communales, et suite à la pandémie qui a bouleversé nos habitudes de vie à bien des égards, la question de la mobilité revient en force dans les débats politiques, tout spécialement dans les villes. Est-ce à dire que les régions dites «périphériques» comme la nôtre sont épargnées de cette réflexion de fond? Non, je crois au contraire que cette problématique est plus que jamais d’actualité et déterminante pour la qualité de vie d’une région comme La Vallée. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer quelques phénomènes marquants apparus au cours de la dernière année, qui ont de fortes chances d’avoir des implications sur le long terme, même lorsque la Covid-19 aura régressé au point de nous laisser vivre sans les contraintes sanitaires actuelles. J’en citerai deux:
– Le télétravail généralisé dans tous les secteurs où c’est possible a déjà pour effet que de nombreux citadins cherchent une nouvelle qualité de vie, en s’installant hors des villes, sachant qu’ils auront moins à penduler et pourront travailler depuis leur domicile, n’importe où dans le canton.
– Les habitants des agglomérations ont découvert à quel point ils pouvaient bénéficier de la nature dans les environs des villes, à la campagne ou à la montagne; l’affluence sur les axes d’accès à La Vallée certains dimanches de neige ou de grosses canicules est révélateur de cette nouvelle «transhumance».
Pendant plusieurs décennies, les régions comme la nôtre étaient classées comme étant dévolues presque exclusivement au déplacement automobile individuel. Heureusement, les choses évoluent, et depuis quelques années l’essor des transports publics et des autres modes de transports, tel le vélo ont été mis à l’ordre du jour aussi à La Vallée. Ce mouvement est en marche grâce à une forte volonté politique cantonale portée par la Conseillère d’Etat Nuria Gorrite d’une part, soutenue sur le plan régional, en particulier à plusieurs reprises par des actions déterminées du parti socialiste local, qui est intervenu à plusieurs reprises pour améliorer la gare du Day.
– La liaison ferroviaire est maintenant bien ancrée dans un rythme une fois par heure et sera assurée sans changement de train entre La Vallée et Lausanne-Villeneuve dès juin 2022.
– Les bus, au moins en journée, bouclent le tour du lac et assurent aussi la liaison jusqu’au Brassus.
– Les vallons supérieurs de la Commune du Chenit ont aussi leur bus plusieurs fois par jour par Piguet-Dessous et Dessus, Derrière-la-Côte et le Solliat, dans une phase d’essai de 2 ans: si la population répond à l’offre, elle sera maintenue, voire renforcée.
– Des bus relient aussi Morges et Nyon par les cols, en particulier aux périodes touristiques.
Côté vélo, des pistes cyclables se développent peu à peu; elles existent entre L’Orient, Chez-le-Maître et Le Brassus, et le tronçon entre les Crêtets et L’Orient est à l’étude. Pour être satisfaisant dans un concept de mobilité complémentaire aux transports publics (ce qu’on appelle report modal), un plan de pistes cyclables sécurisées tout autour de La Vallée est hautement souhaitable dans un proche avenir. Car il ne s’agit pas de satisfaire uniquement les loisirs et le tourisme, mais bien de permettre à la population d’organiser ses déplacements quotidiens en toute sécurité et sans se rabattre sur la voiture. Ne pouvant plus conduire depuis plusieurs années pour une question de vue, je suis spécialement sensible à ces éléments, mais je suis aussi certaine que cette évolution est porteuse d’avenir pour l’ensemble de la population: quelle plus belle perspective que de promouvoir des déplacements en mobilité douce en interaction avec les transports publics, qui allient simultanément pour tous les âges transports et activités physiques, porteuses de meilleure santé pour toutes et tous?
Le 7 mars, nous élisons nos autorités communales. Le domaine de la mobilité, comme bien d’autres domaines confiés à l’Etat (communes et canton) pour permettre une vie en société harmonieuse, demande d’être géré sur le plan de la région, soit de toute La Vallée. Il y a nécessité que les trois communes conçoivent une réponse globale à ces questions cruciales pour l’avenir de La Vallée; l’étude en cours sur la mobilité, apportera certainement des pistes qu’il s’agira de traduire en projets et réalisations dans un avenir proche. La Vallée deviendra alors l’endroit où il fait bon vivre pour la population combière, et où les touristes peuvent se rendre facilement sans voiture pour profiter de la nature.
Pour assurer que la dynamique dans ce domaine se poursuive, je vous encourage de soutenir les candidates et candidats socialistes et verts, autant au sein des municipalités que des Conseils communaux, car ils portent fortement ces valeurs de transports publics, de mobilité douce et par là, de sauvegarde de notre environnement.
Josiane Aubert,
ancienne conseillère nationale